Tout, tout tout... vous saurez tout

Publié le par Mademoiselle S

Le petit ami de Petite est un garçon calme. Très calme et très discret. Pour ma part, je soutiens la théorie qu'avoir une mère psy et un père médecin lui a forcément fait refouler des choses. Aussi, quand elle l'a trouvé réveillé au bord de son lit un soir, vers les quatre heures du matin, l'oeil angoissé et le visage crispé, Petite s'est affolée.

Quelqu'un serait-il mort? Presque.

En vérité, il avait fallu être attentive. Plusieurs fois dans la soirée, le bellâtre s'était rendu aux toilettes. Un nombre de fois un peu trop élevé pour être normal. Et comme dirait la chanson, Petite étant sur la route toute la sainte journée, elle n'avait pas vu le doute s'installer.

C'est donc d'une voix tremblotante que l'oreille - pour un moment soulagée- de Petite, apprit qu'il s'agissait en fait d'une apparemment simple histoire... de zizi. Le truc du jeune messieur souffrait de brûlure légère et d'un besoin trop fréquent de passer par la seule pièce parfaitement carrée de l'appartement.

Naïve, Petite tire à elle la couverture, éteint la lumière, et appelle son bonhomme à se rendormir : demain on ira chez le médecin, hin.

Hin hin hin. Vous ne savez pas, et elle n'allait pas tarder à l'apprendre, à quel point les hommes sont prêts à tout, ou peureux de tout, quand il s'agit de leur pénis.

Et c'est ainsi que Petite s'est retrouvé, à cinq heures du matin, à chercher un billet pour que monsieur puisse retourner chez sa moman, où il aurait loisir de pouvoir consulter beaucoup plus vite un urologue. Parce que comprenez, un appareil génital qui démange, pour un homme, c'est aussi menaçant qu'un test de grossesse qui tarde à virer au bleu. Pendant qu'elle lui faisait ses bagages dans un état d'esprit surréaliste, Petite hésitait à le mettre assis et à lui dire à quel point, elle, ou encore nous, femme, souffrions tous les mois, ou encore à quel point les infections urinaires nous connaissaient, nous. Et que si elle devait prendre l'avion et faire 10 000 km à chaque fois que ça lui arrivait, elle ne serait pas là ce soir précis. Heureusement pour elle, elle choisit la voie de la sagesse et mon téléphone sonna ce matin huit heures, pour me conter toute l'histoire. Je pourrai moi aussi vous en conter plein, des histoires d'hommes forts, de bras armés de la toute puissance d'une carrure d'un mètre 75 qui ne s'effondre jamais, jamais, sauf pour leur zizi.

Pendant donc que papa faisait au fiston un diagnostic attendu d'infection urinaire et que maman lui filait un tube de biafine, le jeune bellâtre se faisait rassurer sur le potentiel intact du centre gravitationnel de son univers.

Tout de même, je suis sûre que ce garçon refoule. La preuve, le soir, dans son sommeil, il demande à Petite si elle a eu ses règles...

Bonne tranche de rire pour question métaphysique sur la nature humaine. Quand je pense qu'un jour nous accoucherons. Et qu'on s'entendra imanquablement dire " comme tu as de la chance de pouvoir donne la vie".

 

Publié dans Carnet de Vie

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